La Démocratie est un sucre qui se dissout dans le pétrole est un roman à clé dont le personnage principal, Charles Monbrison, vous fera forcément penser, à un moment ou à un autre, au philosophe médiatisé qui lui sert de modèle. Dans cette fiction où il cristallise toutes les passions, il devient la cible d’un terroriste fondamentaliste chrétien, un véritable Croisé, justifiant l’acte qu’il va perpétrer. Mortellement blessé, Charles est maintenu dans un état semi comateux. Mélanie Talcott va alors lui faire revivre par le menu, à travers ses souvenirs parfois hallucinés, les heures les plus intenses et les plus riches de son existence, au milieu des hôtes du mudhif. Le mudhif c’est la maison de l’amitié, grande nef idéale où s’épanouissent l’intelligence et la sincérité, l’amour du partage, l’amour de la cuisine, de la musique et des livres, et où peuvent se dire toutes les vérités du cœur… Une extraordinaire peinture à la fois satirique et bienveillante de notre monde. C’est ce qui fait à la fois le charme et l’intérêt de ce roman : il ouvre à la réflexion avec une rare élégance, sans jugement, sans prétention à la vérité. Juste se laissez aller, écouter, lâcher prise.